Saga du Royaume Désillusion

La reine passait une soirée merveilleuse, son entrée avec Ankou avait fait un tabac et l’on jazzerait longtemps sur ce duo tonitruant. Elle fut étonnée de voir avec quelle facilité l’homme dragon dansait malgré son imposante stature et ses ailes repliées dans son dos. Personne n’avait remarqué la supercherie et la reine pensait que personne n’oserait s’approcher suffisamment d’Ankou ne serait ce que pour observer ses ailes alors d’ici a ce que quelqu’un s’aperçoive qu’elle sont vraies....

La soirée battait son plein les convives étaient nombreux, la danseuse Myriako Danselune animait la soirée de main de maitre. La reine se savait surveillée par les gardes que Lightguard avait posté dans l’ensemble de la salle et elle était même sure que plusieurs d’entre eux étaient en costumes et faisait semblant de s’amuser au milieu des autres.

Elle fut interrompue dans ses pensées par la fin de la première danse permettant le premier échangé de cavalier, la reine adressa un clin d’œil ainsi qu’un sourire radieux à Ankou qui esquissa un léger sourire. Cela avait semble-t-il amusé un tantinet cet homme si froid, la reine désirait toujours en savoir plus sur son assassin personnel mais elle ne devait pas pour autant le provoquer afin de ne pas devenir sa cible. Il l’informa alors qu’il se mettait en quête de rafraîchissements, il s’éloigna en quête d’un serveur.

Alors qu’elle allait chercher un siège ou elle pourrait alors s’adonner a son plaisir favori la chasse à la conquête d’une nuit, elle tomba nez à nez avec une coupe de champagne tenue par un homme vêtu de couleurs sombre. Celui-ci l’invita à danser, ce qu’elle accepta de bonne grâce et peut après il commença à lui chuchoter à l’oreille :

« Bonsoir, ma Reine, cela faisait longtemps que l'on ne s'était pas rencontrés. Vous deviez avoir 14 tout au plus. J'étais un grand ami de votre mère. »

« Comment vous appelez-vous ? »

« Que je suis sot, je m'appelle Thomas Schneider, mais mes amis m'appellent Tom. Je suis un archéologue de grande renommée dans ce Royaume. Je me doutais bien que vous ne vous souveniez plus de moi. Après la disparition de votre mère, j'ai eu des choses bien importantes à m'occuper, sur le plan archéologique bien sur. Avez vous déjà … »

L’homme ne pus finir sa phrase car l’incube revenait a grand pas avec deux coupes de champagnes, il se retourna alors vers l’homme dragon lui chippa les deux coupes de champagne en offrit une à la reine et descendis l’autre d’un trait. Puis s'inclinant vers la Reine, il murmura les mots suivants :

« Je sais des choses sur votre mère que nul autre être humain ne soupçonne. Je reprendrais contact avec vous sous peu. »

Puis, il ajouta à voix haute :

« Très joli bal, dommage que je ne puisse pas m'attarder plus longtemps. Bonne soirée à vous ma chère Reine. »

Il laissa une reine déconcertée et un cavalier fort mécontent de ce vol, la reine se jeta par réflexe dans les bras d’Ankou et se remis à danser. Etre et paraître sont deux choses bien distinctes que la reine avait du au cours de son enfance apprendre à maîtriser. Bien que chamboulé par les dires de cet inconnu, son éducation lui avait permis par des réflexes conditionnés de faire comme si rien ne s’était passé.

Elle perdit quelque peu la notion du temps profitant de la protection directe offerte par la masse d’Ankou se laissant aller pour oublier ces paroles. Elle sortit de son état de stase lorsqu’elle entendit Myriako annoncer que la reine allait chanter, la reine déboussolée s’exécuta sans chercher à comprendre. Au cours de la chanson elle repris enfin ses esprits, et lorsqu’elle restitua le micro à l’animatrice de la soirée elle avait de nouveau la maîtrise de ses esprits et était bien décidée à profiter malgré tout de la soirée.

Ankou revenait alors dans la salle et la reine décida de tester les limites qu’ils pourraient atteindre dans une série de figures plus ou moins acrobatiques, ils s’amusaient à créer un spectacle dans le spectacle. Aussi fine danseuse la reine fut-elle, elle avait rarement trouvé cavalier lui offrant tant d’amusement, certes il n’était pas le meilleur danseur du royaume mais il avait un petit quelque chose en plus qui rendait l’exercice bien plus intéressant que d’habitude.

Alors qu’elle virevoltait dans les bras d’Ankou l’œil de la reine fut attiré par le reflet d’un éclat de lumière provenant d’une robe. Telle la pie la reine guida son cavalier vers la source de cet éclat, il semblait quelque peu retissant à se diriger dans cette direction mais elle s’employa tout de même à atteindre ce point lumineux. Lorsqu’elle retrouva l’origine de ce scintillement elle parcourue la robe turquoise ornée d’éclats de nacre, et son regard remonta afin de découvrir la personne qui arborait cette tenue. En chemin elle apprécia la nudité du haut de ce corps ou seules deux immenses coquilles de Saint Jacques cachaient une partie des seins. Une fraction de secondes après la reine capta le regard de la jeune fille, elle venait de trouver son amante du jour.



La reine et son cavalier s’éloignèrent quelque peu, car l’homme dragon y tenait apparemment mais la reine ne lâchait pas des yeux celle qui lui avait tapé dans l’œil. Lorsque Myriako annonça un échange de partenaire par l’intermédiaire d’un sorte de tombola, la reine fut comblée car elle tenait la le moyen de quitter Ankou sans le froisser et de se mettre en chasse.

Afin de ne pas l’effrayer la reine pris tel un requin du temps avant s’approcher de sa future victime, elle s’intéressa à d’autres invités pour donner le change. Elle s’aperçut que la sirène longeait le mur à la recherche d’une sortie, tel un poisson pris dans filet. Awen ne pouvait la laisser s’échapper et mis le cap droit sur elle affichant un sourire adapté. Une fois a ses cotés elle commença tel l’araignée à tisser sa toile autour de sa proie :

« Bonsoir ma petite sirène », susurra la Reine. « Dis-moi, quel est donc ton numéro ? »
« Euh… le 36 », répondit-elle en rougissant.
« Ca alors « ! S’étonna la succube. « J’ai le même que toi ! M’accorderas-tu cette danse ? »
« Euh… c’est le but de ce jeu, non ? »

La reine tendis alors sa main invitant la jeune femme à la rejoindre, l’autre jetant le désormais inutile bout de papier ne comportant pas le bon numéro. Elle enlaça sa prise se promettant de ne la lâcher que lorsqu’elle en aurait épuisé toutes les ressources physiques et psychiques.

Alors que la reine allait achever de tisser son cocon autour de sa proie, le sol se mit à trembler. Elle vit Lightguard courir vers elle, le danger était donc réél. Ne pouvant prolonger cette étreinte la reine cria : « Sors ! Cours ! » à la sirène qui semblait s’être enivrée au cours de la danse. Celle-ci ne réagis pas de suite mais elle s’éloigna tout de même vers la sortie.

La reine fut alors attrapée au vol par son protecteur et ils évacuèrent la salle par un des panneaux secrets permettant de circuler en tout sécurité dans le château, le cardinal Kazzegiator les rejoignit et ils disparurent dans les couloirs secrets.

Une fois en sécurité Alexiel Lightguard donna des ordres à ses premiers lieutenants qui avaient tous rejoins la chambre de la reine. Cette pièce était protégée de toute magie agressive ou pouvant porter atteinte a ses occupants.

Le chef de la garde annonça alors qu’au cours de la soirée il avait protégé la reine contre une aura maléfique lorsqu’elle n’avait plus pour cavalier Ankou. La reine ne pouvait penser que cette sirène lui veuille du mal, mais c’est alors que le souvenir de ce Thomas Schneider lui revint. Elle communiqua tous les détails possibles à son protecteur, qui resta fort perplexe quand aux motivations de cette personne. En effet il souhaitais toujours savoir comment sa propre mère était morte et peut être qu’en savoir plus sur la mort des parents d’Awen lui permettrait d’avancer dans sa propre enquête.

Le cardinal qui était lui aussi dans la pièce se caressait le menton de manière obsessionnelle faisant cogiter sa merveilleuse matière grise qui servait souvent ses propres intérêts mais aussi ceux du royaume. Il annonça qu’il devait se rendre dans la cathédrale de la cité pour consulter des ouvrages ainsi que les érudits.

La reine allait devoir passer la nuit dans sa chambre sur ordre de lightguard qui allait assurer en personne la garde avec cinq de ses meilleurs hommes. La reine une fois la priorité des raisons d’état passé, ressenti une frustration de ne pouvoir serrer contre son corps l’objet de son désir apparut au cours de la soirée. Elle demanda à ce que Domi la rejoigne afin de pouvoir avoir auprès elle une présence féminine, ce que Lightguard refusa estimant que tant qu’il ne disposerait pas de plus d’informations seuls le cardinal, lui-même et quelques un de ses hommes ne pourraient l’approcher.

Bien qu’affreusement déçue fut obligée d’accepter son sort, elle que peu de gens dans le royaume étaient protégés contre les magie obscure. Elle-même ne savait s’en protéger et c’est la qu’Alexiel prends toute son importance car il est le dernier rempart a pouvoir protéger la reine. Lightguard lui était naturellement immunisé par l’aura qu’il avait appris à développer au cours de son enfance ainsi que ses autres pouvoirs. Le cardinal était quand à lui inatteignable car protégé par l’aura de dieu, et des incantations auxquels seuls les plus haut dignitaires de l’église ont droit.

Restant sur sa faim la reine ne s’endormie que lorsque la seule bougie de la pièce ne fut plus en mesure de l’éclairer plus longtemps.


Ps : Posté comme d'habitude sans relecture et sera donc paufiné dans les jours a suivre.

Tous sortaient en hâte du château, suite aux tremblements irréguliers qui secouaient encore celui-ci.

Myriako venait de faire preuve de tact alors que la panique s'était emparée de la foule et démontrait une nouvelle fois que son charisme était infaillible.
Tous suivirent ses indications, et sortirent dans le calme, ainsi il n'y eu aucun blessé durant l'incident.

Awen et Lightguard se dérobèrent par une porte secrète, tandis qu'Ankou se dirigea vers le balcon durant la crise pour s'envoler, sans que personne ne le remarque...

Quelques temps plus tard, tout le monde fut évacué, les gens rentraient alors chez eux sans tarder, avec plus de peur que de mal, on pouvait percevoir des rires nerveux et amusés, car malgré cet incident d'origine inconnue, ils avaient tous passés une soirée remarquable.

Le temps passa, tout le monde était parti, Ankou se dirigea vers l'entrée principale du donjon, provenant du jardin, à la recherche de la Reine et de Lightguard, ne les ayant pas vu s'enfuir.

Un tremblement de terre, ici ?
Les archives du royaume n'avaient jamais enregistrées de tremblement de terre, quelque soit l'amplitude de celui-ci.

Après quelques aller-retour incessants dans les couloirs et le grand hall, il fini par déboucher sur la chambre de la Reine.
Alexiel et ses hommes montaient la garde devant la porte, surveillant les moindres faits et gestes des alentours.
Le dragon s'approcha du gardien d'Awen, et lui demande de la suivre dans le creux de l'oreille.

Ils allèrent quelques pas plus loin, à l'abri de l'écoute des soldats, puis Ankou entama le dialogue :

- Toi aussi tu penses que ce tremblement n'est pas anodin, je me trompe ?
- En effet. De plus j'ai senti plusieurs présences étranges, des auras horriblement meurtrières, quelques fractions de secondes avant l'éboulement. Des être ont une dent assurée contre ce château. Je ne sais ni contre qui ni pour quelle raison, mais j'en suis sûr et certain.
Si je me trompe, alors je ne mérite pas d'être un Lightguard !
- Que la cible soit la Reine ne m'étonnerait guère. Mais bizarrement je n'ai pas senti de présence de ce genre cette fois-ci...
- Te ferais-tu du soucis, toi qui semble si froid ?

Alexiel esquissa un sourire en coin. Ankou le regarda de bas, lui jetant un regard de biais, un regard à glacer l'echine. Alexiel compris que sa remarque était déplacée, bien que tel était le but, il nota que le mercenaire n'avait pas apprécié.

Soudain, une ombre furtive sauta par la fenêtre. Alexiel empoigna immédiatement la garde de son épée, mais Ankou d'un léger mouvement de la main lui fit signe de rengainer et de rester à son post, et se mit alors à la poursuite du fugitif, sautant à son tour par l'une des fenêtres.
L'ombre se déplacait rapidement, et le dragon perdit sa trace en quelques seconde, à sa grande surprise.

- Etrange, je ne sens pas sa présence...
Qui est-il ? S'interrogea Ankou, pris de frustration.

Il marcha jusque dans les jardins fleuri du château, sa longue chevelure argenté filant dans la brise fraîche de la nuit.
Les lieux étaient des plus silencieux, même de la serre, aucun bruit ne provenait. Les grands corbeaux étaient calmes ce soir, bien trop calme...
Il s'avanca dans les allées de l'immense jardin, peuplées de fleurs et d'arbres de toutes espèces : un véritable coin de paradis.
Il fit encore quelques pas avant de s'immobiliser...
Une fraction de seconde plus tard le dragon fit un bon de côté, un homme vêtu comme un assassin, cagoulé, atterit aussitôt à l'endroit où le mercenaire se tenait quelques instant plus tot.
Ce dernier dégaina son arme sans tarder, observa sa nouvelle proie, droit dans les yeux, seuls éléments non couverts par la cagoule. Il le fixa d'un regard morbide, un rictus démoniaque lui déformant le visage, et pris une posture de combat.
L'assassin se releva, et à son tour se positionna, mais Ankou ne prit pas le temps d'attendre et le chargea, lui assénant un puissant coup de lame à l'abdomen, l'éviscérant d'un seul geste, laissant apparaitre les boyaux de sa nouvelle victime.
L'adversaire s'écroula. Le dragon s'approcha et ôta la cagoule de son ennemi.
C'était une femme, dont il ne connaissait pas l'identité. Il lui découpa soigneusement la tête puis essuya son sabre avant de le rengainer.
Il déposa le crâne dans la cagoule, la surfance sanglante plaquée au fond de celle-ci, pour que le sang n'éclabousse pas un peu partout.
Il deshabilla la femme, récupérant les vêtements fins et légers, les accrochants à sa ceinture, et traina le cadavre nu jusqu'a la serre.
Les grands oiseaux se réveillèrent, restant silencieux, étrangement...
Il balança le corps de la femme, et les créatures ailées vinrent aussitôt le dévorer, sans un bruit de plus que précédemment.
Le dragon embarqua la tête cagoulée, passant derrière la serre pour brûler les vêtements, pour ne pas prendre le risque d'éveiller les questions d'autruit.
Personne ne se poserait de questions de toutes façon, quant à une marque de brûlure derrière la serre. Après tout, seul Ankou et la Reine osaient s'aventurer près du dortoir de ces démons ailés, et si la Reine venait à découvrir cette trace noire, elle femerait les yeux quant aux agissements soupçonneux de son mercenaire.
Il se dirigea à nouveau vers le chateau pour faire son rapport au chef des gardes.

Ankou arrivait vers l'entrée du jardin, quand il fut surpris par une belle jeune femme vêtue d'une longue robe turquoise.

- An... An... Ankou... fit la jeune femme.

Il la fixa droit dans les yeux, cachant la tête de sa victime derrière son dos, et s'approcha de la jeune femme.
Elle s'avanca elle aussi, vers lui, laissant son visage se dévoiler par la clarté de la lune.

- Angie !
- Mais... Qu... Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Demanda-t-elle timidement

Passant à côté d'elle, il lui répondit :

- Cela ne te regarde pas.

Puis il lui asséna un coup derrière la nuque, l'assomant net, puis la rattrapa dans ses bras avant qu'elle ne s'affale sur le sol, laissant tomber la tête encagoulée.
Il déploya ses ailes et s'envola, offrant un voyage aérien à la jeune demoiselle inconsciente, se dirigeant vers le chateau.
Sachant que Lightguard surveillait la chambre de la Reine, il s'en approcha par le balcon, profitant de la fenêtre laissée entreouverte a cause de la chaleur, accompagnant la belle.
De toute façon, si un danger s'approchait, Alexiel aurait aussi tôt fait de le détecter. Bien que le Lightguard ait la capacité de détecter toutes les présences quelqu'elles soient, celui-ci connaissait l'aura indifférente et froide d'Ankou, et ne s'inquieta pas quant à la présence de l'homme dragon dans les parrages.
C'est pouquoi il put entrer librement par la fenêtre sans que le gardien fasse irruption dans la chambre. Le mercenaire déposa la jeune femme sur le lit, aux cotés de la Reine, et se retira aussitôt, repoussant les fenêtres.
Il se rendit alors compte que la tête du criminel lui manquait, il retourna alors su ses pas dans les jardins.
A son arrivée, malheureusement, il n'y avait plus une trace de celle-ci, ni même du combat qui venait d'avoir lieu. Bien que le combat n'ait fait aucun dégât materiel, le sang avait coulé...
Sans comprendre, il garda ce qui venait de se passer pour lui, et retourna voir Lightguard pour lui dire que le fugitif avait disparu.

Il se passe des choses étranges...


PS : j'ai pas non plus relu, désolé ^^"
Awen: pas de mal,j'ai fait quelques corrections j'espere que cela te va

La foule se dispersait désormais, la panique avait disparu, les rires reprenaient ici et là. La soirée s’était terminée et par quelque pouvoir de la jeune chanteuse Myriako, la population n’avait pas gardé une trace traumatisante dans son esprit.

Mais la jeune acolyte avait l’esprit volatile ce soir et il était hors de question pour elle d’aller se coucher tranquillement dans sa cellule. Même les discutions volubiles de ses consœurs ne la noyèrent pas comme d’habitude, et pourtant, elles étaient en train d’essayer toutes les astuces pour lui remettre les pieds sur terre… Elles abordèrent même le sujet qui passionnait le plus la jeune femme : monk spirit ou monk asura ? Mais rien n’y fit… Angie était toujours pendant le bal, dans les bras experts de la Reine…

L’une des jeunes acolytes qui l’accompagnait lui pinça alors le bras.

Angie : « Ayeux ! Ca fait mal, qu’est ce qu’il te prend ? »
L’acolyte : « Tu ne réagissais plus très chère, j’ai simplement employé les grands moyens. Qui est le jeune homme qui t’a aussi bien tapé dans l’œil ? Dis moi. »
Angie : « Mais personne voyons. Qu’est ce qu’il te fait dire ça ? »
L’acolyte : « Une intuition c’est tout. Mais s’il n’y avait personne comme tu le dis, pourquoi rougis-tu ? »

Angie grommela quelque chose d’incompréhensible qui fit rire aux éclats ses consœurs.

Angie : « M’attendez pas, je rentrerais plus tard, j’ai deux ou trois trucs à faire. »

Et elle tourna les talons de ses sandales et prit la direction du parc du château. Faisant fi des arbustes et des plantes fleuries dégageant un parfum voluptueux, elle fila droit vers le fond du jardin et entra discrètement par une porte dérobée que seules les religieuses du couvent et le personnel du château connaissent.

Aussitôt, une chaleur moite l’assaillie. Les termes royaux avaient toujours eu un effet bénéfique sur l’esprit de la jeune femme quand elle avait trop de questions qui la pressaient. Elle ne passa que peu de temps à ôter sa tenue, mais fit attention de ne pas froisser sa longue jupe mordorée et chatoyante.

Elle se glissa sans bruit dans les volutes de vapeurs avant que ses pieds ne prennent contact avec l’eau chaude et bienfaisante. Comme à son habitude, elle fit quelques longueurs de bassin avant de s’installer dans l’un des coins carrelés et d’y oublier jusqu’à son nom en une longue et réparatrice méditation.

La chaleur dégagée par la source thermale l’empêchait graduellement de réfléchir. La seule chose qui lui restait à faire était de se laisser aller à une transpiration saine puis de terminer sa séance par une nouvelle longueur de bassin pour ôter toute trace de sueur sur son corps à présent serein.

Les carrés de tissus épais et absorbants disposés là pour les personnes connaissant l’accès à ces thermes étaient toujours parfumés avec les mêmes effluves que les fleurs du jardin. Aussi bien que les cheveux trempés d’Angie dégageaient le parfum des roses rouges entêtantes.

Mais elle n’en avait cure… Tout ce qu’elle voulait maintenant, c’était rejoindre sa cellule pour enfin sombrer dans un sommeil réparateur parsemé de rêves où la Reine la rejoindrait peut être.

La Reine… Angie leva la tête et aperçu l’une des fenêtres des appartements royaux éclairée. Peut être que la femme qui lui avait tourné la tête était là en ce moment même ? Peut être y était-elle avec une autre femme ? Ou avec son mari, roi absent et effacé ?

Chassant ses idées d’un mouvement de tête, l’acolyte se rendit compte qu’elle n’avait pas tressé ses cheveux… Pas grave, elle le ferait demain, désormais…

Une ombre passa soudain sous ses yeux alors qu’elle s’apprêtait à sortir des jardins. La futaie d’un arbre cachait la lumière de la lune, Angie prit son courage à deux mains pour se déplacer et pouvoir voir de quoi il en retournait.

« An... An... Ankou... »

Un soulagement de prime abord, suivi d’une crainte… Que faisait l’assassin royal dans les jardins à cette heure-ci ? Et elle-même que faisait-elle là ?

Ankou : « Angie ! »
Angie : « Mais... Qu... Qu'est-ce qu'il se passe ici ? »

C’est vrai quoi… Pourquoi l’assassin se promenait-il au clair de lune ? Avait-il des informations quant à la cause du tremblement de terre ?

Toute crainte avait désormais disparue de la jeune acolyte dont les yeux devaient refléter sa curiosité grandissante.

Ankou : « Cela ne te regarde pas. »

Il continuait sa marche tranquille et s’arrêta au niveau de la jeune femme qui ne vit pas le coup partir. Mais même assommée, son esprit parvint à enregistrer des informations contradictoires. L’homme avait réussi à l’attraper avant qu’elle ne touche le sol, rapide le bougre… Et puis le jardin vu de haut, comme si elle était un oiseau… Et l’obscurité totale…

***

A travers ses paupières clauses, Angie voyait que le jour était levé. Ses oreilles lui apportaient le tranquille gazouillis des oiseaux. La douce chaleur apportée par les draps la mettait dans un état de grâce, que les effluves du bain de la veille finissaient d’achever.

Elle réveilla ses muscles un par un en s’étirant doucement et l’une de ses mains rencontra quelque chose dans son lit…

Le réveil fut dès lors un peu plus brutal, en un bond, elle fut assise, le drap agrippé et serré contre elle.

« Bonjour petite sirène »

Dans le lit, à ses côtés, une Reine toujours aussi flamboyante, toujours aussi enivrante pour l’esprit de la jeune femme.

« Dame Awen… Mais qu’est ce que… Que… »

La reine rigola doucement et l’acolyte se reprit.

« Ma Dame, qu’est ce que je fais ici ? Que s’est-il passé ? »

Le pire mais également le meilleur des sourires se dessina alors sur le visage d’Awen.

Après son rapport, Ankou disparu dans la pénombre, puis sorti pour s'envoler au sommet du château.
Il y resta quelques temps, le sommeil ne venant pas, méditant sur ce qui venait de se passer.
Les faits lui tanaient l'esprit, il ne comprennait pas ce qui se passait, il avait beau retourner sa dans tous les sens, aucune explication logique ne faisait irruption...

Le temps passa et les premiers rayons du soleil firent leur apparition, découvrant un chateau, ainsi qu'une gigantesque ville calme et paisible.
Son attention se porta sur le jardin, là où la suite des évènements sans explication rationnelle qui le perturbait venaient d'avoir lieu.
Il y passa son regard à plusieurs reprise, appréciant la beauté du spectacle, dû aux rayons solaires naissants et à la rosée du matin.

Soudain, il vit une personne passer furtivement...

- Que... ?

Etait-ce l'auteur de toute cette incompréhension ?
Il se pressa déployer ses longues ailes noires, sautant dans l'immense vide qui s'offrait à lui.
La sensation de l'envol était toujours la même, toujours aussi agréable...
Le vent caressant le corps à toute allure, l'adrenile montante, traversant la totalité de son être, le vivifiant.
Voir ce sol se rapprocher à toute allure, et se demander si l'on va s'écraser d'une façon pitoresque, ou si l'on va s'envoler parmis les cieux clairs et dégagés...

Le vol fut pourtant de courte durée, aussitôt redressé dans les airs, quelques battements d'ailes, et le dragon se posa déjà parmis les fleurs et les allées parfumées de l'immense jardin royal.
Les ailes désormais recrocquevillée, il s'avança calmement dans les allées.
Arrivé à une petite aire dégagée, encore proche du mur du château, les arbres frutiers et deux bancs parsement l'aire, il stopa son avancée.
Il scruta les horizons, un instant, puis senti une vive douleur derrière le crâne, juste avant de sentir son corps s'affaler à terre.
Il ouvrit les yeux, la vision troublée, floue, voyons les jambes d'une personne devant lui, ne sachant pas ce qu'il allait faire.

- Qu'est... -ce qu... i... se passe... ?...

Puis il se laissa glisser, lentement, à bout de force, dans les ténèbres qui désormais l'entourraient...


Son corps gisait là, dans sa tenue d'incube, les ailes de nouveau déployées mais posées, les cheveux argentés tâchés de sang recouvrant son visage et un pan de son dos.
Le soleil commencait à se lever pleinement, le dragon était à l'ombre d'un arbre.
Ce jardin est vraiment magnique, bercé par la frâche rosée du matin, et la douce chaleur de l'aube...

Alors la reine s'éveillait, elle n'ouvrit pas les yeux de suite, en effet lorsqu’elle se réveillait seule dans son lit; elle prenait toujours le temps de faire un bilan de sa journée passée, et de fixer les objectifs de sa journée à venir.

Elle repensa alors à cette magnifique soirée, cette transe dans laquelle elle avait évoluée avec Ankou. C’était un excellent danseur et elle avait été très surprise de s’amuser autant, de coutume seules ses folies nocturnes lui offraient tant de plaisir. Elle ignorait encore si il accepterait d’être plus présent au château. Le motif qu’elle allait invoquer concernerait sa sécurité, à cause de ces nouvelles menaces, mais surtout parce qu’elle prenait plaisir à le découvrir sous un autre jour que celui de tueur à gages. Cependant il ne pourra pas se promener éternellement en costume d’incube ...

Avant de passer aux objectifs du jour elle étira ses longs bras afin de détendre ses muscles qui avaient été mis à rude épreuve la veille lors de deux ou trois danses endiablées. Son bras droit ne pu se déployer complètement, en effet sa main heurta une forme rebondie et chaude. Dominique aurait elle fait placer des oreillers plus rigides, que les premiers rayons de soleil réchauffaient. Elle laissa sa main parcourir la surface douce et chaleureuse, avant de s’arrêter en sentant une seconde forme rebondie. Mais qu’est ce que c’était que ce drôle d’oreiller doux comme de la soie...

Alors qu’elle s’apprêtait a refermer sa main sur l’objet du délit elle sentit une surface plus rugueuse et tactile, elle s’amusa à la pincer très légèrement s’attendant à une réaction bien connue.

Lorsqu’elle ressentit une opposition de la part de cette surface elle retira sa main tout en se retournant afin de voir quelle était la personne qui partageait son lit. Avant d’ouvrir les yeux elle pensa alors qu’elle s’était endormie seule la veille, cependant elle était toujours aussi frustrée d’avoir du relâcher de ses filets la petite sirène. Pourtant sa main avait rencontrée une poitrine douce et généreuse, et elle avait même pincé un téton.....

N’y tenant plus elle ouvrit enfin les yeux et étouffa un cri de surprise, la sirène dormait à ses cotés et les coquilles de saint jacques s’étaient échappées. La reine pris le temps de savourer ce petit déjeuner imprévu, soulignant de l’ongle de l’index ces seins si appétissant. Ce traitement ne les laissa pas indifférent et leur propriétaire commença à montrer des signes d’agitation.

Awen ramena son bras près d’elle et approcha son visage de celui de la sirène, alors que cette dernière entamait une série d’étirements. Une main légèrement rugueuse, heurta un des seins de la reine qui pensa alors un sein pour un sein ce réveil est plein d’espérances.

Soudain en une fraction de seconde la sirène se redressa, plaqua le drap de manière à masquer sa poitrine. La reine pris alors la plus charmeuse de ses voix et lui dit :

«Bonjour petite sirène »

La reine prit plaisir à être dévisagée par son invitée surprise, et s’amusa de l’étonnement et de la gêne qui s’afficha sur ce visage aux traits pourtant si doux.

« Dame Awen… Mais qu’est ce que… Que… »

La reine rigola doucement, remarquant que l’effet de surprise était en train de passer et que la jeune femme recouvrait ses esprits.

« Ma Dame, qu’est ce que je fais ici ? Que s’est-il passé ? »

A ces mots un large sourire se dessina sur le visage d’Awen, ainsi donc elle ignorait elle aussi les raisons de sa présence. Le jeu allait être serré, mais en un instant la reine décida que cette personne allait devoir rester à ses côtés. Peu importe le prix, elle ne laisserait pas une si belle prise lui échapper une seconde fois. Les objectifs du jour venaient d’apparaître :

- Obtenir informations sur la petite sirène

- La débaucher de sa place actuelle et lui trouver un emploi permettant à la reine de l’avoir à ses côtés.

Elle sortie alors du lit offrant sa nudité au regard de son invitée et alla comme à son habitude s’asseoir à sa coiffeuse et commença à brosser ses cheveux. Elle jeta un œil à la jeune femme par l’intermédiaire du miroir, elle était maintenant réveillée et la reine constata que son invitée était en train de la dévorer des yeux. Après quelques instants la reine relança la conversation :

« Comment vous prénommez vous belle enfant ? »

La sirène sortie de sa contemplation et répondis :

« Angie Madame »

« Qu’elle est votre profession ma chère ? »

« Je suis en passe de devenir une monkette, bien décidée à mettre des azuras dans la tronche des morts vivants de toutes tailles, mais pour le moment je suis encore une acolyte apprentie auprès du Sanctuaire de Prontera ». Alors qu’elle avait dis ces mots la reine avait ressentie chez elle une forte conviction et l’envie de mener à bien ses projets, elle pourrait devenir un membre de sa garde personnelle après tout.

Seuls des hommes avaient pour le moment eu a remplir cette tache, mais la reine saurait bien avoir raison de Lightguard et pour convaincre Ankou une contrepartie serait sûrement possible. En effet la reine allait avoir besoin de leur approbation forcée ou non mais aussi qu’ils forment cette jeune apprentie. Si le savoir de ces deux guerriers pouvait être fusionnée en un seul réceptacle, qui aurait en plus la chance d’offrir une plastique non déplaisante aux yeux de la reine, celà s’avérerait une magnifique opération. Les yeux de la reine changèrent alors de couleur virant à l’indigo profond, signalant l’intense satisfaction qu’elle éprouvait à cette idée.

L’acolyte croisa par l’intermédiaire du miroir les yeux de la reine, elle fut surprise que ceux ci soient de couleur mauve, alors que la veille il arborait un magnifique rouge passion. La reine était bien étonnante et elle se demanda alors si elle n’en avait pas trop dit.

Quelques minutes passèrent tandis que la reine continuait à mettre de l’ordre dans ses cheveux, puis elle se leva se dirigeant vers la porte menant à la pièce où comme à son habitude, Dominique l’attendait. Cette dernière fut surprise de voir la reine arborer un tel sourire, elle aurait du être triste au vu des événements d’hier et à sa solitude nocturne. En effet Dominique avait eut un mal de chien à s’approcher de la reine tant les gardes étaient nerveux. Alexiel avait du se déplacer en personne afin qu’elle puisse entrer s’en occuper. Elle jeta un rapide coup d’œil par-dessus l’épaule de sa maîtresse alors qu’elle lui passait une robe de chambre.

Une jeune femme se tenait accroupie dans le lit, les draps roulés autour d’elle, espérant en retirer une quelconque protection. Lorsque le regard de la reine recroisa celui de Dominique, elle pu y lire une totale stupéfaction. Elle ne laissa pas de temps à sa première dame pour l’interroger, en quelques mots elle lui expliqua qu’elle n’avait aucune idée de la manière dont la jeune femme avait pu atterrir ici. Avant de lui indiquer qu’elle ne devait pas en avertir Lightguard, qui lui poserait bien des questions auxquelles la pauvrette ne saurait répondre. Dominique fit les gros yeux à la reine, car elle allait encore devoir couvrir des « transgressions aux règlements », ces mêmes yeux faillirent exploser lorsque la reine lui demanda d’installer la sirène dans une chambre mitoyenne à la sienne et à celle de Myriako.

Une fois de plus la reine mijotait une sacrée tambouille, et Dominique était une nouvelle fois embarquée de force dans des affaires bien louches. Pourquoi cette jeune femme allait être sa nouvelle voisine de chambre, quel était donc le but de la reine ? Elle se dit qu’elle devrait retourner voir le cardinal Kazzegiator afin de lui redemander conseil et assistance. La reine remercia Dominique en lui offrant une bise pimpante pleine d’entrain avant d’aller affronter les gardes qui ne la laisserait pas forcement sortir de sa chambre.

La reine mis moins de temps que Dominique à avoir raison d’eux, en effet elle les menaça d’un entraînement spécial dirigé par Ankou si ils ne lui obéissaient pas sur le champ. Ainsi elle pu librement se rendre dans la chambre de Dominique et lui emprunter une tenue de religieuse munie d’une large capuche où elle pu cacher ses cheveux et dissimuler son visage. Elle utilisa plusieurs passages secrets à travers les murs pour rejoindre le jardin, afin de rejoindreune poterne discrète lui permettant de se rendre au sanctuaire de Prontera.

Elle ne pouvait profiter du soleil car Lightguard ne devait être averti de ses intentions, certes il sentirait bien la distance entre eux deux augmenter mais la reine s’amusait en permanence à ce genre de taquinerie. Du moment qu’aucun garde ne la reconnaissait tout irait pour le mieux. Marchant à une vitesse soutenue, elle profitait néanmoins de l’odeur enivrantes des fleurs, et aperçu enfin la poterne par laquelle elle comptait sortir de l’enceinte du château. Elle lâcha un cri d’effroi en trouvant Ankou allongé dans l’herbe, l’arrière de sa tête laissant paraître une large tache de sang séchée dans sa chevelure argentée.

Elle se perdit quelques instants dans ses pensées, le puissant assassin, serviteur dévoué était étendu de tout son long devant elle. Frappé dans le dos il n’avait pas eut l’occasion de parer le coup ou ne serait ce que de le détourner. Elle se mit à agir mécaniquement, vérifiant la présence d’un pouls, faible voir même très faible mais c’était tout de même un pouls. Puis elle chargea avec une étonnante facilité l’homme autour de sa taille, cependant ses genoux fléchirent rapidement et elle du s’y prendre à plusieurs reprises pour l’emmener dans la serre. Il y serait en sécurité et personne n’en saurait rien puisque cette serre était réservée aux corbeaux qu’ils utilisaient pour communiquer. Les gens du château en avaient une trouille bleue et la reine avait fait munir l’entrée d’une serrure inhabituelle qui ne pouvait être ouverte que par les deux clés détenues par l’assassin de la reine et elle-même. Elle fouilla dans les poches d’Ankou et récupéra la clé avant de l’installer du mieux qu’elle pu.

Déchirant dans les doublures de la robe de Dominique, elle récupéra ainsi du linge propre qui allait lui permettre de nettoyer la plaie puis de confectionner un pansement. Elle alla chercher de l’eau et commença à s'occuper de la plaie, elle grimaça en constatant que le coup porté avait sérieusement ouvert le cuir chevelu et que la boite crânienne était légèrement fendue.

Quiconque aurait vu la scène en serait resté pantoi, la reine était donc capable de faire autre chose que de « diriger » ou devrions nous dire donne un vague sens au royaume et organiser des fêtes. Excepté Lightguard et le Cardinal, peu de gens savaient que la reine avait suivi une formation de prêtresse en soin et sciences de la vie. Celle-ci avait débutée lors de sa toute jeunesse et avait lieu par période d'un mois ou la princesse était censée être en villégiature dans des royaumes voisins.

Ses parents n’avaient pas voulu la laisser sans une quelconque connaissance, espérant qu’un héritier male se présenterait et que la princesse ne pouvant prétendre au trône, pourrait tirer partie de ces connaissances pour se trouver un mari. Mais le sort en avait décidé ainsi, et le cardinal avait un jour apprit à la princesse sous tutelle que lorsque la reine était morte, elle portait en elle un second enfant. Depuis ce jour la princesse devenue reine se demandait encore si c’était la raison pour laquelle ses parents avaient été tués à ce moment.

Une fois le pansement posé la reine remarqua le cadavre à demi déchiqueté qui siégeait dans le coin le plus sombre de la serre. Puisque Ankou avait sa clé sur lui, c’est donc lui qui avait apporté ce corps. La reine l’examina rapidement, appréciant le fort coup porté à l’abdomen signature d’Ankou, et s’interrogeant sur l’absence de la tête visiblement découpée à la hâte. Que s’était il donc tramé cette nuit dans le château ? Plus urgent que cela, de simples bandages ne pourraient sauver le sombre chevalier d’une mort certaine. Une chance pour elle, le sanctuaire avait en son sein un apothicaire que la reine avait eu comme professeur. Elle pourrait donc obtenir les onguents et potions nécessaires, mais cela suffirait il a le sauver.

Awen ne perdis pas un instant et ses longues jambes se mirent à battre le pavé tel une garnison au pas de course, prenant soin de dissimuler son identité aux passants. Elle trouva l’apothicaire dans son champ d’herbes médicinales, et lui passa commande d’une impressionnante quantité de produits. L’apothicaire mémorisa la liste et demanda à la reine :

« C’est une vilaine plaie que vous avez à soigner mon enfant, mais il me semble que ce ne soit pas vous la victime ».

Voyant que la reine acquiesçait en affichant une triste mine, la religieuse lui dit alors :

« Je ne sais que les soigneurs du château sont des incompétents, et j’ai confiance en vous ma petite. Vous le soignerez votre patient, du moins ce sera à lui de savoir si il veut vivre ou mourir car je sais que vous appliquerez mes enseignements sans défaillir. Revenez me voir d’ici une demi heure que je vous prépare tout ceci et je vais vous empaqueter ça dans une serviette ».

L’apothicaire pris le chemin de son atelier, la reine le bureau de la mère supérieure, bien décidée à débaucher Angie afin de la mettre a son service et peut être plus...

Devant le bureau de la mère supérieure Awen remis un peu d’ordre dans sa tenue, même si elle savait qu’elle ne serait pas la bienvenue, elle se devait de respecter l’étiquette. Elle cogna 3 fois sur la lourde porte et pris sa posture la plus digne. A la vue de la reine le visage de la religieuse se fripa et afficha un rictus qui pourrait effrayer bien des ouailles, la discussion entre les deux femmes ne fut pas très longue. La religieuse avait beau avoir tenue tête, la reine eut raison d’elle en annonçant un possible recours auprès du Cardinal. Certes cela était un horrible chantage mais après tout elle n’avait pas le temps de palabrer, elle devait aller soigner Ankou le plus vite possible.

Après avoir remercié la religieuse et lui avoir indiqué que les affaires de l’apprentie devrait être confiées à Dominique au château, la reine s’empressa de rejoindre l’apothicaire. Celle-ci l’attendait sur le pas de la porte de son atelier un rouleau de vélin à la main, elle expliqua à son élève qu’elle avait mis quelques indications concernant l’utilisation d’un nouveau cicatrisant qu’elle venait de mettre au point. Awen la remercia, et lui demanda de lui faire l’honneur de passer un jour au château afin qu’elle puisse converser ensemble. La sœur apothicaire déclina l’invitation en bougonnant quelques excuses à propos de son jardin, qu’elle ne devait pas quitter des yeux.

Remettant sa capuche la reine fit de nouveau appel à ses longues jambes élancées pour couvrir rapidement la distance qui la séparait de son blessé. Lorsqu’elle arriva les corbeaux faisaient un raffut de tout les diables, ils étaient nerveux, la reine se rendit compte que ces oiseaux étaient liés à leur maître au delà de ce que qu’elle pouvais imaginer. Son pouls était encore plus faible qu’avant, elle s’empressa d’effectuer les différentes opérations apprises au cours de sa jeunesse et apprécia les informations fournies par le morceau de vélin.

Le soir tombait à l’extérieur et le chevalier reposait désormais sur une paillasse de fortune, sa blessure était soignée seuls lui-même et le sort allaient décider de ce qui allait advenir. La reine referma la serre et repris le chemin de sa chambre sur le chemin, elle s’engueula avec Lightguard, alors qu’il savait parfaitement qu’elle n’avait couru aucun danger. Elle se changea et alla s’excuser auprès de Dominique en lui rendant une robe volée et dévastée. Dominique jeta un œil à la robe et constata que le tissu avait été arraché en bande, elle se précipita sur la reine l’examinant sur les moindres coutures. Ouf elle n’était pas blessée, mais alors qui avait reçu des pansements tirés de cette robe, la reine ne voulue pas lui répondre espérant pouvoir lui expliquer un jour.

Pour couper court Awen demanda comment la sirène se comportait, cela lui valu un regard noir de la part de Dominique, apparemment retenir la jeune femme n’avait pas été chose facile. Cependant le calme était arrivé lorsqu’une missive du sanctuaire était arrivée indiquant à l’acolyte sa nouvelle affection sans pour autant en préciser les raisons. La journée avait été dure, Awen demanda à Dominique si celle-ci accepterais de souper avec elle afin de se faire pardonner un peu, et lui permettre de se changer les idées. En effet au delà de sa propre sécurité elle était inquiète pour Ankou, malgré sa solide constitution, elle n’était pas forcement optimiste pour l’avenir.

Edit Awen : Moults edit conséquence de soucis de mise en page

- Où suis-je ?
Que... Que se passe-t-il ?
J'ai si mal à la tête...

Il regarda autour de lui, tout était noir. Cependant, regardant ses mains, il pouvait les distinguer comme si la lumière le mettait en valeur.
Il n'était pas aveugle, il distinguait les ténèbres qui l'entourraient, comme un paysage monochrome...
Il se mit à marcher, se demandant ce qu'il faisait ici.
Après plusieurs dizaines de pas, une vive douleur lui frappa la tête, l'obligeant à fermer les yeux. Lorsqu'ils les rouvrit, il se trouvait face à lui même.

Le personnage en face cherchait visiblement quelque chose, lorsqu'une sombre masse lui asséna un coup. L'attaquant était vêtu d'habits étranges. Ils étaient noirs avec des bandes argentées. Le visage de cette personne ne se distinguait pas, mais il avait aussi les cheveux longs, d'un noir effrayant, et la même arme qu'Ankou à la main, puis prit la fuite.

Tout redevin noir...

- Mais... ?
Ah, ma tête... Qu'est-ce qu'il se passe ? Je ne comprends pas...
Pourquoi... Pouquoi suis-je en face de moi-même ?
P...

Il s'arrêta un instant de réfléchir, puis ses yeux s'écarquillère, un mélange de compréhension et de crainte.

- Je... me suis fait attaquer, alors ?
On dirait bien... Après tout, c'est la seule explication à ça...

Il reprit sa marche, avançant mécaniquement, sans en avoir donné l'ordre à ses jambes, et l'acceptant comme s'il l'avait choisi.
Puis un sentiment de bien-être l'envahit.

Il se revit danser avec la reine, à cette soirée...
Il remarqua ce que personne d'autre n'avait remarqué et qui l'amusa, que ses pieds ainsi que ceux de sa cavalière avaient décollés du sol d'un bon centimètre. Il ne l'avait pas senti durant l'oeuphorie de la soirée, et visiblement sa cavalière non plus.

Et le noir revient, encore une fois...

Une autre scène enchaina : cette fois, Ankou volait en plein jour au-dessus de plaines et forêt, en chasse à divers bandit, qu'il ne tarda pas à trouver et à tuer de sang froid sans tarder, ses victimes poussant des cris de haine en premier lieu, suivis de cris d'effroi et de supplice.
Il se souvenait parfaitement de la scène, et celà eu pour effet de lui tirer un sourir.
A nouveau le noir...

Il reprit son chemin parmis les ténèbres environnantes, et s'arrêta de nouveau, cette fois-ci paralysée par la peur, sentiment qu'il n'avait pas connu depuis des années...
Une douleur vint lui serrer le coeur, et il vit une ville en flamme...

- KYRIAAAAA... pars, ne les laisse pas t'avoir... Je t'en supplie, fuis, sauve notre enfants !!!
- Non mon amour, je veux rester avec toi, je ne veux pas t'abandonner...
- S'il te plait, ne restes pas ici, ils te tueront comme tout notre peuple. Fais le pour notre enfant, sauve le !
- Zerkän... Je t'aime mon amour...

- QUE.. !?! Qu'est-ce que ça signifie ?!?

La peur l'envahit complètement. Cette ville en flamme, ce couple et cet enfant...

- Par pitié, fais attention, reviens en vie... Je t'aime Zerkän, de tout mon être...
Mon dieu, que la grâce du salut lui soit accordé, protégez-le à tout prix...

Un silence lui parrut glacer le monde entier, quand soudain...

- ELLE EST LA !!! ATTRAPEZ-LA, ELLE NE DOIT PAS S'ENFUIR !!!

Elle redressa alors la tête. L'homme aux ailes sombres se battait avec férocité à travers un champ de ruines, de cadavres et de flammes, empêchant quiconque de le dépasser, protégeant sa femme quoi qu'il en coûte. Les coups d'épée pleuvaient, puis il parait et ripostait, tel un grand maître des arcanes. Les soldats de l'empire tombaient un à un. Puis après une dizaine de soldats éliminés, il fut encerclé par une autre vague d'assaillants.
Un homme, vêtu d'un habit fin issu de la haute noblesse, qui semblait être le chef des armés s'avança vers l'être ailé qui était complètement épuisé par ses nombreuses blessures subit durant la bataille qui avait fait rage durant la nuit. Ses cheveux étaient noirs comme les ténèbres, encore plus noirs que la nuit. Une longue cape fillait le long de son dos et de ses jambes. Une silhouette fine, les galons et les médailles le décorant, laissant juger son haut statut au sein de la hiérarchie.

- Alors te revoila, Zerkän, celui que l'on surnome le Dragon d'acier...
- Tu... Tu ne l'auras jamais... pas tant que je vivrais...
- Pas tant que tu vivras ? Et bien mon cher ami... celà peut s'arranger...

L'homme à l'aspect maléfique s'approcha de l'être ailé affaiblit. Il le saisit par la gorge, pour le soulever et lui assener un coup à l'abdomen, pliant de ce fait Zerkän, puis le laissa retomber à terre, sur ses genoux, recourbé par la douleur.

- Rha... Rhazn... pourquoi... pourquoi toi... je te croyais notre... notre ami...
- Hahaha... votre ami ? Tu m'as mal jugé. Pour moi toi et ton peuple n'êtes rien de plus que des êtres insignifiants, des êtres maudits. Vous êtes le malin en personne. Et moi, de la main de Dieu, j'ai juré de tous vous exterminer, tous, jusqu'au dernier ! Vous n'êtes que de la vermine !

Il se placa derrière l'homme agenouillé, lui saisit les ailes, posant son pied sur le dos de cet homme, puis les arracha d'un geste brusque et puissant. Le sang coulait.
Zerkän cria de rage et de douleur, sa fierté et ses membres amputés. Puis Rhazn revint devant sa victime, sorti son sabre.

- Regarde-moi !!!

Il lui placa la lame sous la gorge, l'obligeant à lever la tête.

- Regarde le visage de celui qui va t'ôter la vie, implore mon pardon ! Ainsi peut-être que Dieu te laissera une place parmis les siens.
- Ja... Jamais... je préfère mourir que de demander pardon à... à un TRAITRE !!!

Zerkän lui cracha du sang au visage, dans un dernier effort, puis le chef des armés le repoussa du pied, le laissant s'affaler à terre.

- Tuez-le et rattrapez la femme ! Executez-la elle aussi !!!

Aussi tôt ordonné, les soldats se ruèrent sur le dragon pour le transpercer avec leurs lances, laissant place à une vraie boucherie.
Tout se déroulait sous les yeux de Kyria et de son enfant. Elle fut complètement choquée, épharée par la scène d'horreur, et le nourisson se mit à pleurer. Les soldats se mirent alors en marche, cherchant un moyen de prendre le large à fin de poursuivre la jeune femme.

- Non, nooon, pas ça, je ne veux pas revoir ça... Aaaaaargh...

Le dragon s'affala à terre et entendit une voix de femme, douce et chaleureuse poussant un cri effrayé.
Une autre voit se fit entendre, puis plusieures...

Enfant de lumière, enfant des ténèbres,
Ton heure n'est pas venue.
Toi qui a versé le sang des mortels,
Toi qui a versé ton sang,
Ton destin t'appartient, alors réfléchis soigneusement :
Quel sera ton choix ?

- Je... ne comprends... pas...

Il se traina légèrement...

- Je dois... protéger... ma reine...

Puis plus rien, inerte dans les ténèbres, englouti par un sombre présage...